les Idéogrammes (1ere partie)

Explication de texte:

Shisei
Il y a la forme, la force, la vitesse. Ce n'est pas uniquement l'attitude. L'attitude doit engendrer la force qui contient également la vitesse. Dans le caractère. « Sei » il y a le sens de maîtrise de l'autre aussi - cela change la compréhension de shisei. Ici on doit sentir s'il y a la puissance, la vitesse et le contrôle de l'autre.

Kokyu

  Idéogramme de la bouche + appeler. Il y a également absorber. Donc on a expiration, ce qu'on appelle, on l'absorbe. C'est le problème fondamental. En sanscrit il a la signification d'esprit, d'âme, de respiration. C'est l'esprit qui domine notre corps et c'est vraiment quelque chose de fondamental. Au 15 ème siècle, un philosophe chinois a dit que le mot ki est élevé au même niveau que « Ri >> - la logique fondementale. Si l'univers est un récipient, dans le Ki, on met « Ri ». Le mot kokyu est exactement la même chose que « Ri » ou le ki. C'est la production avec le ki, pas avec la respiration.
Kamae
Idéogramme comprenant le bois et la maison. C'est la construction exacte, c'est quelque chose qui n'a pas de faille. C'est un mouvement qui permet de n'avoir aucune faille, c'est solide. Cela ne veut pas dire que c'est tellement fermé que vous ne pouvez rien faire.
Le kamae, la construction, doit posséder une ou plusieurs ouvertures pour que vous permettiez à votre adversaire d'entrer. Mais vous l'avez contrôlé avant le combat en l'obligeant à faire que ce que vous vouliez, à entrer par les ouvertures que vous avez crées. Mugamae : l'absence de farde, cela peut également être sans faille.

 Ma-ai
La porte, le soleil, la lune avant la simplification moderne de l'idéogramme. La lune est devenue soleil dans la simplification. Ma se traduit souvent par distance. Par la grande porte on voit la lune, on voit la distance. Le soleil est gênant car on ne peut pas l'observer. Par contre on peut observer la lune. On mesure la distance, l'intervalle. Ai : c'est l'unification de cette distance ; c'est l'intervalle qui est juste. La distance est harmonieuse, est juste. Quand on dit ma-ai comme kamae, il n'y a pas de faille dès le départ. Le concept expliquant ce que veut dire ma-ai est une chose, mais l'application dans la pratique n'est pas limitée.
Il faut apprendre différentes statégies d'applications du ma-ai, mais également savoir discerner les erreurs de ma-ai. Il faut faire la différence. Il n'y a pas forcémént des contradictions dans les applications différentes du mai-ai, ce sont simplement des stratégies différentes. Mais il y a une limite à cela.
Senseï disait qu'il n' y a pas de ma-ai juste ou faux. Si j'ai peur, le ma-ai est toujours trop court, ou inversement trop long. Dans tous les cas, on a toujours la possibilté de s'en sortir, c'est un rapport entre deux êtres. C'est cette relation dans le temps et l'espace qui compte. Mais il n'y a pas qu'un seul maai
Irimi
 C'est entrer dans le corps. Irimi nage est l'illustration du principe. 0 Senseï disait que l'aïkido c'est Irimi atemi. Irimi dans les critères d'intégrité veut dire un principe dans son application. Irimi nage est la création de 0 Senseï. II y a une petite distinction à faire
  Ki musubi
Le ki : quand il fait chaud vous voyez l'air bouger. Les chinois plus tard l'ont transformé par l'idéogramme du riz : la vie était conditionnée par le riz. Autrefois c'était l'atmosphère qui bougeait. On voyait bouger, on l'appelait le ki. Mais c'est l'idéogramme le plus ancien.
Musubi
Musubu c'est faire un noeud. Maître Ueshiba qui voyageait souvent parce qu'il avait des élèves dans tout le Japon, emmenait toujours un uke et prenait le train. Quand il revenait, ceux qui devaient l'accueillir connaissaient juste l'heure de retour et la gare. 0 Senseï était fâché quand les gens n'attendaient pas devant son wagon. Il fallait deviner dans quel wagon il était. Au début cela ne marchait pas, mais au bout de quelque temps, les élèves savaient où il était. C'est ça ki musubi : il n'y a pas de séparation entre deux ki. Quand l'un bouge l'autre suit en harmonie, sans décalage, il n'y a pas de distance, de temps et d'espace. Ki musubi no tachi en est l'une des illustrations.
 Ki no nagare
 
nagare c'est le courant, c'est le courant ou la continuité du ki.
Sabaki 
Ce n'est pas une simple esquive, mais un mouvement qui amène un état. On peut mener quelqu'un dans une situation, ce n'est pas seulement une esquive.
Le mot sabaki est souvent traduit par esquive, mais si vous esquivez c'est que vous avez perçu quelque chose à esquiver.
Le mot esquive n'est donc pas forcément très approprié, il laisse une notion de dualité qui permet une conception mentale qui n'est pas forcément la meilleure pour nous amener vers la notion d'unité. C'est un mouvement, et en même temps c'est mener. En tant qu'élément d'intégrité, c'est la manière dont il a amené son corps à se mouvoir. Il y a une notion de discernement, de jugement. C'est un bon discernement.
 
Seichusen
Sei : correcte, droit ; chu : le milieu ; sen : la ligne.
La ligne du milieu correcte. L'axe est une traduction. Notion de centrage : axe central maintenu par ton et destruction de l'axe central d'uke. C'est une observation des deux côtés. On observe s'il l'on détruit le seichusen de son adversaire et si l'on maintient le sien.
Le fil à plomb est une bonne illustration mais n'est pas exclusive.
Kiaï
Cri qui est uni avec notre physique. Il a le sens d'encouragement, de commencement aussi. C'est l'union du ki et du physique. Il peut y avoir aussi la notion de désunifier un adversaire mais il ne faut pas se fixer sur cette idée. Une coordination de la respiration y entre aussi
  Metsuke
Yeux, fixation. Regard sur quelque chose ou quelqu'un. C'est, stratégiquement, les yeux qui trompent beaucoup de gens. En faisant exprès metsuke, on trompe les gens. C'est pourquoi il faut regarder la silhouette de l'autre sans regarder ses yeux.
Isshin
Shin c'est le coeur.
C'est le coeur, votre esprit qui doit avoir un endroit correct. Cela veut dire être, vivre, mais n'est appliqué qu'à des êtres vivants. Implique quelque chose de dynamique et de vivant. Le mot shin se traduit en anglais par « mind » : c'est l'être vivant.
C'est la présence de la personne. Mais c'est aussi le fait d'être complètement présent quand vous faites un mouvement..
Kime

 C'est décision ou décisif. Quand on réalise une technique, on fait une projection, il y a Zanshin mais également kime. il y a la notion qui mène à la décision

 

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